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Elle ne cherche pas forcément à se distinguer, mais quoiqu’elle fasse Leila Arab reste une artiste à part. Elle est née laborantine et joue avec les sons que ce soit au piano ou derrière des platines qu’elle a appris à apprivoiser très tôt. Il est évident que sa rencontre avec Björk, pour qui elle assurait les parties de claviers en concert, l’a confirmée dans ses envies de pousser plus loin l’exploration de territoires électroniques encore vierges. Notamment dans deux premiers albums qui ont fait date, Like Weather (1998) et Courtesy Of Choice (2000). Depuis malheureusement, la disparition traumatisante de sa mère, puis de son père, l’a éloignée de la musique et on la supposait peu encline à y retourner. De même que Leila a dû faire table rase du passé, notamment quand ses parents ont quitté l’Iran en 1979, alors qu’elle n’avait que huit ans, un nouveau départ lui a semblé récemment possible. Avec Blood, Looms and Blooms, elle se confronte à la vie, et se tourne vers un avenir qu’elle souhaite fulgurant. En une poignée de compositions aventureuses, elle relate un exil fait de rencontres sublimes (Terry Hall des Specials et de Fun Boy Three, Martina Topley-Bird, Luca Santucci…) tout en rendant hommage à sa terre d’accueil, l’Angleterre éternelle, dont elle rappelle subtilement les évolutions esthétiques successives, pop (la reprise inattendue de Norwegian Wood des Beatles), ska, dub, soul ou trip hop dans un maelström electronica déconcertant, mais riche de promesses d'avenir. (E.A.)
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Leila, Blood, Looms and Booms
- Catégorie : Musique