MGMT, Oracular Spectacular

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La vie des disques est parfois étonnante. On croisait l’album de MGMT en import dans les bacs, il y a de cela quelque mois, sans que personne ne vienne perturber une quiétude qui aurait pu durer éternellement. Mais entre-temps, il s’est passé quelque chose d'étonnant qui fait que ce duo étrange se retrouve aujourd’hui au cœur des sollicitations les plus ferventes. Depuis, une édition française sortie chez Columbia — avec une pochette revue avec bonheur — est venue bousculer le malheureux pressage américain, un peu plus isolé dans son bac, ses nouveaux compagnons d’un instant allant et venant, se vendant par milliers. Il faut dire les gamins new yorkais, Ben Goldwasser et Andrew VanWyngarden, qui sont à l'origine de ce projet coloré, n’ont pas leur pareil pour comprimer l’espace-temps musical. Ils manifestent une capacité surprenante à alimenter des compositions décalées, ultra-référencées mais paradoxalement très personnelles. À mi-chemin entre le minimalisme art-disco de Suicide et les envolées psychédéliques de The Flaming Lips ou Mercury Rev — à qui ils empruntent le producteur Dave Fridmann — ou des meilleures formations mutantes, The Pretty Things, Roxy Music ou Sparks, ils ont déjà accédé au statut de groupe culte. (E.A.)

Oracular Spectacular, Columbia