Somadaya, démesurément singuliers

flux4_somadaya_sleeve

Somadaya, c’est le son à l’état brut. Il décoiffe autant qu’il interpelle. Ces six compositeurs bisontins ont de l’énergie à revendre et leur premier album, My Lady of Pain est un concentré de toute la puissance créative qui les anime.


Revendiquant des influences savoureuses – Mogwai, Radiohead, Sigur Ros, Blonde Redhead –, qui assaisonnent leurs morceaux, ils proposent un voyage dans des univers démesurés, habilement servis par une voix totalement atypique, qui parfait leur singularité. Rencontre avec de jeunes artistes passionnés et enthousiastes.

Lorsque l’on est un jeune groupe, sortir un album professionnel par ses propres moyens est ambitieux… Etait-ce une décision difficile à prendre ?
À dire vrai nous avons toujours eu cette ambition... En fait, la question est de savoir la valeur que l’on accorde à sa propre musique. Nous n’avions pas la prétention d’avoir un niveau de jeu parfait, mais nous voulions vraiment concevoir un album aussi abouti que possible. Et nous y avons apporté beaucoup de soin.

Pourquoi ce titre de My Lady of Pain ?
Le titre est lié à la préparation de l’album, qui n’a pas été simple. Nous avions tous beaucoup de choses extramusicales à gérer et, par ailleurs, nous avons dû changer de batteur en pleine réalisation. Ce titre reflète le côté « lady » de la musique, par sa beauté et son élégance, et le fait que créer implique aussi une certaine douleur. C’est une réalité que nous voulions partager.

Vous composez à six. Est-ce simple de laisser sa liberté à chacun ?
Sur le dernier album, trois d’entre nous ont vraiment beaucoup composé. Pour les nouveaux morceaux, nous essayons vraiment d’accorder de la place à chacun. Il y a beaucoup de respect entre nous et aucune complaisance. Si un morceau proposé par quelqu’un fait l’unanimité, parce qu’il colle à notre univers, alors nous nous y investissons à fond.

Vous travaillez déjà sur le prochain album. Comment l’abordez-vous ?
Nous sommes très soudés et sur la même longueur d’ondes, et notre objectif est vraiment de capitaliser sur cette alchimie. Comme pour un bon plat, où l’on sent toutes les saveurs qui, à l’unisson, forment un goût unique, nous aimerions que les morceaux puisent dans l’identité de chacun afin de former un album très brut et spontané.

En concert, on ressent vraiment une forte énergie et un total « lâcher prise » de votre part. Est-ce ainsi que vous le vivez sur scène ?
Oui, de plus en plus. Nous arrivons à un niveau technique qui nous permet de jouer toujours plus facilement. Néanmoins, nous avons encore du chemin à parcourir pour être totalement à l’aise, et nous souhaitons vraiment faire beaucoup de scène pour y parvenir.

Quelles sont vos ambitions ?
Continuer à jouer dans cette configuration, car cela nous procure beaucoup de plaisir, et pourquoi pas, un jour, en vivre. Nous sommes vraiment prêts à nous lancer à 100 % dans un projet d’envergure et, si l’opportunité se présente, nous saurons la saisir. Aujourd’hui, nous sommes vraiment à la recherche d’un label et d’un éditeur pour aller encore plus loin.

Par Adeline Pasteur
Photo : Antonin Borie

Somadaya, en concert au Cylindre, à Larnod (25), aux côtés de Sugar Plum Fairy et Aloan, le 21 janvier, 21h30.

www.myspace.com/somadaya


flux4_somadaya_tunu