Dimitri Bogrov, de Marion Festraëts et Benjamin Bachelier

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Opéra de Kiev, septembre1911. Dans une Russie qui n’est pas loin de sombrer dans le chaos, le jeune Dimitri Bogrov abat froidement Piotr Stolypine, le Premier ministre du tsar Nicolas II. Quelles peuvent être les obscures motivations qui ont poussé un jeune homme de bonne famille promis à une brillante carrière d’avocat à se détourner de l’avenir sans surprises tracé par les siens ? Quelle folie l’a conduit à commettre cet acte funeste et se condamner ainsi à une mort certaine ? Autant d’interrogations sur lesquelles sa petite-nièce Marion Festraëts jette un nouvel éclairage avec ce remarquable one-shot où l’histoire de la Russie se mêle brillamment aux destinées de sa propre famille. L’auteur nous plonge de manière émouvante dans l’histoire d’une passion amoureuse, celle de son aïeul pour la flamboyante Loubia, qui fume la pipe comme un vieux cosaque, lape son thé comme une chatte, aime Rachmaninov et se passionne pour les ouvrages politiques tel L'unique et sa propriété ! Loubia qui n’a ni Dieu ni maître mais qui ne rêve que d’Amérique. Loubia la bolchevik qui va hanter les nuits et les jours de Dimitri et sceller son terrible destin. Ce récit tragique, tout imprégné de l’âme slave et héritier des œuvres de Tolstoï et de Dostoïevski, est transcendé par l’incroyable travail graphique de Benjamin Bachelier. Ses planches aux tonalités pastelles et délavées dans les appartements cossus de la famille Bogrov, flamboyantes pour les réunions politiques clandestines, et sa maîtrise des expressions des visages restituent pleinement les tourments des différents protagonistes. La collection Bayou démarre décidément l’année 2009 avec un très grand album ! (Kim)
De Marion Festraëts et Benjamin Bachelier, Collection

 

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